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Belle mécanique

Du classique modèle d’entretien-réparation, le secteur a développé de plus en plus de services ainsi que de nouveaux métiers.

Si le rajeunissement du parc automobile français n’est pas forcément du pain béni pour les centres auto, il les a poussés à réagir et à se moderniser, en particulier sur leur offre digitale, véritable point de repères pour les consommateurs en quête de devis.

Entretien-réparation : adaptation des formats

Une bataille numérique intense avec des sites web de plus en plus riches et ergonomiques, mais aussi des applis dédiées pour informer le client de l’état de son véhicule et lui proposer un suivi, ainsi que des stratégies web to store de plus en plus efficace. Un secteur dans le vert pour la franchise, qui est aussi fortement concurrentiel. « Il demeure néanmoins très porteur », assure Isabelle Mirocha, responsable recrutement franchise chez Midas. « Car, dans le même temps, le parc automobile grandit chaque année.» Pierre Chatillon, directeur de l’enseigne Feu Vert (plus de 300 centres dont 188 en franchise), précise pour sa part : « Notre secteur est en pleine mutation avec un marché flottant et un nombre d’acteurs très importants dont environ 1 100 centres auto en France, soit quelque 15% du marché de la réparation automobile.» Feu Vert, mais aussi Midas donc (343 points de vente), Norauto (360 centres dont 104 franchises), Speedy (460), Point S (450)… Les leaders du secteur ont travaillé sur leur notoriété, leur charte graphique, leurs aménagements – parfois jusqu’à des rebrandings profonds. Des réseaux qui recrutent aussi beaucoup parmi les indépendants pour des ouvertures qui dépassent les 20 unités pour chacun d’eux sur l’année 2015, que ce soit en franchise, en concession ou en licence de marque. Roady, Siligom, Étape Auto, Delko et autre Euromaster recherchent la même dynamique avec cette figure imposée : se diversifier dans les services pour développer le chiffre d’affaires des centres sans toutefois perdre le cœur de métier. Une diversification qui s’accompagne aussi d’une modularité des formats avec, cette fois, une priorité au sans rendez-vous et généralement pas de surface de vente : Feu Vert a lancé Feu vert Services. Point S, qui annonçait lors du dernier Franchise Expo « viser le cap des 500 points de vente d’ici la fin d’année », a fait de même avec Point S Services pour investir les centres-villes et les agglomérations de moins de 10 000 habitants, souvent sous la forme d’un complément d’activité pour les professionnels de l’auto. Speedy, racheté par le fabricant de pneumatiques Bridgestone en mai dernier, s’est pour sa part allié avec Total pour assurer une présence dans les stations services. Midas a beaucoup communiqué sur ses 40 années d’expérience en franchise avec un replacement plus haut de gamme et un relooking de ses centres, misant sur sa notoriété pour attirer franchisés… et clients. Enfin, toutes ces enseignes s’organisent aussi, comme cela avait été annoncé lors du salon Equip’Auto en octobre dernier, avec la mise en place programmée de la centrale Alianco qui permettra d’optimiser les achats pour Point S, Norauto et Midas (les deux dernières faisant partie du groupe Mobivia).

Location : surfer sur un nouveau mode de consommation

The place to be ! La location de voiture subit un changement de modèle depuis plusieurs mois et, alors que le marché augmente, c’est aussi une nouvelle clientèle qui pousse les portes des agences. La clientèle pro laisse en effet peu à peu des parts de marché à celle des particuliers, sur fond de changement des mentalités (utiliser plus que posséder), de réglementation et de stationnement toujours plus contraignants dans les villes. De Ada à Rent a Car, en passant par Europcar, Avis, Hertz, mais aussi Sixt ou Ucar, les franchisés se multiplient. Des poids lourds internationaux qui misent sur la qualité de service voire les ventes additionnelles de produits (stockage, équipements) et annoncent un cycle 2016-2017 de développement voire d’acquisitions (comme Europcar) entre lesquels s’immiscent quelques concepts bien pensés, souvent low-cost, comme Ucar (110 franchisés) qui affine ses offres marketing en direction des jeunes, incite à des locations week-end, sans publier une offre, comme chez quelques autres autour des voitures électriques.

Lavage : des offres aux professionnels

Le concept n’est pas nouveau, il a même fait le succès de quelques-uns, mais la façon dont il se renouvelle est intéressante à suivre. Les initiatives, en effet, ne manquent pas. Quand Ecowash mobile (un concept né en Australie débarqué en 2009 en France – 170 points de services mobiles – et qui fabrique sa gamme exclusive de produits biodégradables) signe un partenariat exclusif avec Axeo Services, qu’Eléphant Bleu a rénové son parc avec notamment des portiques automatiques dernières génération et une offre spécifique pour les flottes d’entreprise, Ecolave, AutoClean Service et Lavatrans fourmillent d’idées et de points d’implantation. American Car Wash est à la relance, et Autosmart tient aussi son tableau de marche avec près de 40 unités.

« Dépannage, réparation, remplacement, assurance… ok, ok. Mais qui va me souffler une fausse excuse pour expliquer l’accident à mon mari ? »
« Dépannage, réparation, remplacement, assurance… ok, ok. Mais qui va me souffler une fausse excuse pour expliquer l’accident à mon mari ? »

Agents auto : un métier encore tout neuf

Dans le secteur auto, il y a évidemment aussi les franchises spécialisées dans le pare-brise, mais, parmi ceux qui se sont fait remarquer ces derniers mois, les intermédiaires de vente de véhicules d’occasion ont inventé un nouveau métier qui se structure et prend de l’envergure à mesure que les implantations se multiplient. Il y a eu des tâtonnements (donc des fermetures) et quelques approximations pour trouver le bon modèle, mais l’investissement initial et les faibles frais de structure (un local surtout) jouent pour le développement des agents automobiliers. Des intermédiaires d’un nouveau genre qui inventent le métier à mesure qu’ils affinent le business model et développe les services autour de la transaction (annonce, formalités de vente, suivi et sécurisation de la transaction). Le très ambitieux Ewigo, né en 2014, vise déjà «  60 agences d’ici fin 2016 », annonçait son fondateur Florent Barboteau en mars dernier. Ses concurrents L’Agence Automobilière, pionnière à se lancer et qui compte presque 50 agences, BH Car, Autoeasy.fr, Transak Auto et Liberty Auto sont aussi dans la place..

Olivier Remy

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