Comment le paiement en franchise se réinvente-t-il ? Tirez la bonne carte…

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Recevoir ses paiements ? Pour un·e franchisé·e, ça semblait aller de soi, à telle enseigne que l’on n’y pensait qu’une fois l’activité en route. Dommage. Car réfléchir aux solutions efficaces pour encaisser devrait se jouer en amont de toute ouverture. Les spécialistes expliquent pourquoi…

« Lorsqu’un entrepreneur décide de lancer sa franchise, il passe souvent du temps à établir son business model, à trouver les locaux, à travailler à la viabilité financière de son projet, à mettre en place ses infrastructures. Mais finalement, la question du paiement n’arrive qu’à la fin de son processus de réflexion », analyse Philippe de Passorio, directeur France et Italie d’Adyen, une entreprise spécialisée dans les solutions de paiement.

Pourtant, comme le souligne l’expert, la solution retenue pour encaisser des paiements au sein d’une franchise va avoir des impacts business importants pour le néofranchisé. « Longtemps, le choix d’un système de paiement était expédié à la va-vite par les entrepreneurs qui passaient un coup de fil à leur banque pour obtenir un terminal de paiement. Désormais franchiseurs et franchisés doivent prendre le temps de trouver une solution qui corresponde à leurs besoins. »

Encaisser, rembourser, générer une nouvelle vente…

Premier élément pris en compte par Adyen et crucial pour une franchise : les modes de paiement proposés aux clients. On pense bien sûr aux traditionnels Visa et Mastercard ou le cash, mais une franchise à vocation internationale aura tout intérêt à s’adapter aux modes de paiement chinois ou hollandais. Ils diffèrent des usages français. Second point primordial qu’un chef d’entreprise doit peser, la question de l’unification des paiements hors ligne et en ligne. « Plus que jamais, avec la crise sanitaire, franchiseurs et franchisés ont redécouvert l’intérêt de proposer un système de vente dématérialisé. Mais en séparant les systèmes de paiement en boutique et en ligne, on complexifie les processus et on perd de l’information. » D’où la démarche d’Adyen : le chef d’entreprise entend proposer un commerce unifié où toutes les transactions sont stockées au même endroit. Premier avantage de cette méthode ? La possibilité de tracer et analyser facilement les paiements où qu’ils aient été passés. « C’est un véritable enjeu business à la fois pour les franchises et les franchiseurs que de pouvoir suivre facilement les flux de données, insiste Philippe de Passorio. Ne serait-ce que pour détecter et éviter les fraudes, mais également pour se lancer dans des analyses de la data récoltée pour mieux comprendre le comportement de ses clients. » Car c’est là toute la force des nouvelles solutions de paiement déployées. Ce ne sont plus de simples interfaces de paiements. Les systèmes sont désormais « intelligents » qui proposent aux entrepreneurs de véritables informations sur la santé financière de l’activité comme sur le comportement de celles et ceux qui procèdent à des achats.

Second avantage du paiement unifié : une facilitation des processus de remboursement. « Mettons que l’un de vos clients passe commande en ligne. Si le paiement est stocké au même endroit que les paiements en magasin, il peut tout simplement passer en boutique s’il souhaite se faire rembourser et la transaction sera facilement traçable », décrypte le gérant d’Adyen. Conséquence ? Un client remboursé directement et facilement en magasin aura tendance à racheter dans la foulée un produit au sein de la boutique. Un véritable outil de fidélisation et de satisfaction de la clientèle.

Refus de paiement, à quelques millièmes de seconde près

Parmi les nouvelles évolutions des systèmes de paiement, un fort accent a été placé ces derniers mois sur la fiabilisation des transactions. Il s’agit là de développer des outils pour éviter autant que faire se peut les refus de paiement causés par un bogue technique. Ils engendrent toujours des pertes sèches de chiffre d’affaires. Chez Adyen, cette question a représenté un véritable case study de business. « Un jour, l’un de nos clients nous a challengés pour que nous dégagions 2 % de chiffre d’affaires en plus dans ses points de vente, raconte Philippe de Passorio. Pour y parvenir, nous avons déployé un système pour éviter les échecs de paiement. » En jeu, technologie et innovation Une carte bancaire traditionnelle fonctionne via le système traditionnel de CB ou à travers des paiements Mastercard et Visa. Un choix dont le client n’a pas conscience, mais qui occasionne parfois des échecs de paiement. La société a alors décidé de switcher de l’un à l’autre des systèmes en cas de refus de paiement sur l’une des deux méthodes. Et dans la majorité des cas, cette opération imperceptible par le consommateur – quelques millièmes de secondes ! – multiplie les chances de réussir le paiement. « L’objectif initial de notre client était rempli, nous avons limité le nombre d’échecs de paiement issus de difficultés techniques et nous avons par là même renforcé la robustesse de nos systèmes. »

Adyen n’est bien sûr pas le seul prestataire des systèmes de paiement. En quelques clics, vous trouverez une vingtaine d’interlocuteurs, parmi lesquels certains proposent des démonstrations : Chargebee, ProAbono, MoneyTigo.com, vcita Online Payment Software, Checkout.com, TrackPay, PayFacile, IPS Payment, SlimPay, Joinly, Digiteal, Braintree, Alma, Mollie, NuaPay, SimplePaiement, LeanPay ou Cogilog Prélèvements figurent dans la liste. Chacun avec son approche. Tous sont de potentiels gisements de rentabilité.

Guillaume Ouattara

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