Fatigué des cafés d'un litre sans goût ?
Fatigué des cafés d'un litre sans goût ?

Temps de lecture estimé : 4 minutes

L’or noir aux pays des canaris

Reconversion réussie pour deux jeunes cadres dans un monde de la franchise qui leur était pourtant inconnu. Rencontre.

Concept urbain pour les villes de plus de 100 000 habitants, les coffee shops de Segafredo Zanetti entendent démocratiser la restauration rapide mêlée à l’excellence du café italien. Entretien avec un couple de franchisés qui a choisi cette enseigne comme virage de carrière, Charles Rioux et Sonia Russon, maîtres barista à Nantes.

Bien faire mûrir le projet et saisir « la » bonne opportunité

Connue mondialement, la franchise Segafredo Zanetti propose un concept de Coffee Shop agrémenté d’une restauration sur le pouce. Dans cette marque et ce savoir-faire, Sonia Russon et Charles Rioux s’y investissent depuis bientôt quatre ans. Tout a commencé par une rencontre : des bancs de l’ESC Rennes est née une union entre Sonia Russon et Charles Rioux, tous les deux juste la trentaine passée.

Pourquoi le choix de la franchise? « Nous voulions prendre un virage professionnel. Nous étions tous les deux diplômés de l’ESC Rennes. Nous travaillions tout deux sur Paris. L’un dans la communication et l’événementiel. L’autre dans le BTP et la location de matériel. Nous occupions tous les deux des postes de managers. » S’ensuit un break, un voyage. Et une prise de conscience : celle de vouloir s’investir, mais à leur propre compte, tout en retournant dans leurs terres natales en région nantaise. « Pour le choix de la franchise, nous savions que nous voulions être commerçants, avoir un contact de proximité avec notre future clientèle. Nous voulions assurer le service tout en gérant une équipe. Choisir le bon réseau signifiait un double apport, celui des compétences métiers et celui de la notoriété de la marque. L’idée au départ fut celle de partir dans un réseau mature de restauration rapide haut de gamme, mais sans nourrir d’idée plus précise », explique Charles Rioux.

Une quinzaine de marques et de concepts sont épluchés par le couple d’entrepreneurs. Le salon de la franchise, sorte d’incontournable pour considérer le champ des possibles professionnels, permettra à Charles Rioux et Sonia Russon d’affiner leur choix. «  Surtout, cela nous a permis de nous rendre compte des secteurs ou des réseaux dans lesquels nous ne voulions pas investir », explique l’intéressé.

Les deux porteurs de projets affinent ensuite leur désir d’entreprendre avec une étude de marché et font appel à Territoires et Marketing. Rapidement, leur projet idéal se confronte à la réalité du marché : « nous souhaitions nous installer sur une rue piétonne en centre-ville, et attirer notamment la clientèle d’affaires durant les heures de déjeuner. Mais les édiles de la ville avaient rendu les artères aux piétons, ce qui rendait le stationnement et le trafic difficiles. En parallèle, l’étude de marché mettait en évidence le potentiel d’emplacements dans la galerie commerciale Atlantis. Nous nous sommes rapprochés du négociateur. Le bailleur était en relation avec Segafredo et nous a ainsi mis en relation », se souvient Charles Rioux. Par chance, j’étais à l’époque en mission à Rouen, à une rue du siège, ce qui m’a permis de vite prendre un rendez- vous physique. D’autant qu’une liste de candidats sérieux était déjà établie sur ce même emplacement. Pendant le rendez-vous, cela a matché ! Notamment parce que nous étions à un stade de réflexion avancée en plus de notre bonne connaissance de la situation d’Atlantis».

S’investir dans le réseau et voir autrement la franchise

Depuis, nos jeunes franchisés ont décidé d’appliquer le savoir-faire tout en développant la petite restauration. « Même si nous appliquions le concept avec rigueur, nous avons eu le soutien du franchiseur pour développer de nouvelles recettes. Ce qui a permis d’aboutir à une nouvelle carte. Et aujourd’hui, nous formons les franchisés à ce sujet », souligne Charles Rioux.

Ce faisant, le couple de franchisés est régulièrement en période de test. Le choix des fournisseurs est alors stratégique: « Il importait de trouver des produits et un suivi fournisseur qui nous permettaient de nous inscrire dans la durée tout en dupliquant les recettes aux autres coffee shops », analyse le gérant.

Aujourd’hui, la formation initiale des deux franchisés semble lointaine. « Nous avons fait 15 jours de formation en immersion. Une première phase de découverte et de gestion au siège avec la visite de l’usine pour saisir le processus de production. Puis un module de formation auprès du maître barista de Segafredo. Une référence dans le secteur, élue deux fois champion de France pour apprendre l’excellence. Enfin, une séance « in vivo » dans l’un des établissements », se remémore le franchisé. La période est d’autant plus lointaine que les co-gérant portent un regard nouveau sur la franchise. « Nous avons été soutenus à l’ouverture sans nous sentir oppressés. Les animateurs réseaux nous ont entourés pendant les premiers jours d’ouverture. Nous en ressentions le besoin. Puis, ils nous ont rendus visite à n+1 mois de l’ouverture, ce qui permet de dresser un premier bilan, de se sentir à l’écoute à un rythme adapté à la gestion en franchise afin de nous faire quelques recommandations. Depuis lors, les relations sont saines. Nous n’avons pas ressorti le contrat pour discuter un point depuis sa signature », poursuit le franchisé. Une relation franchiseur-franchisé qui d’ailleurs donne des idées à Charles Rioux et Sonia Russon.

L’avenir en franchise s’affine pour le couple de gérants. Car si à leurs débuts, le modèle en franchise était là pour les rassurer, aujourd’hui, ce style d’entrepreneuriat les pousse à envisager de nouvelles implantations pour devenir pluri-franchisés. « Nous nous voyons rapidement développer de nouvelles enseignes après la réussite de notre coffee shop. Mais nous souhaitons  maintenir un rendement optimal sur ce premier point de vente. Nous restons donc prudents même si nous discutons actuellement de nouveaux emplacements avec la tête de réseau », confie Charles Rioux. Reconversion réussie..

Geoffroy Framery

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