Une biotech française a sans doute mis au point l’anticorps efficace sur le SARS-CoV-2

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Prêchera-t-elle dans le désert français ?

Olivier Magnan, rédacteur en chef

Au moment où la recherche mondiale prend tout son temps – le temps voulu, corrigent les savants à processus – pour réunir des cohortes de volontaires et leur administrer tous les antiviraux qui leur tombent sous la main, quand les tentatives pragmatiques d’un professeur honni par ses pairs – Didier Raoult – mais béni par l’opinion publique se montrent impuissantes à généraliser l’hydroxychloroquine aux prémices de l’infection – et l’on a de quoi comprendre la prudence minimale qui prévaut à son encontre –, une biotech française, nantaise, Xenothera, agite son petit drapeau : elle travaille depuis cinq ans sur un anticorps, le XAV-19, « traitement efficace » car « glyco-humanisé » (comprenez adapté déjà à l’humain). Que l’autorisation d’essai clinique, obtenu en septembre 2019, ait été délivrée par la République Tchèque en dit long sur la « confiance » que la République française accorde à « ses » biotechs !

On l’a écrit déjà, la covid-19 sera contrebattue soit par des antiviraux, soit par des anticorps (définition, « substance défensive engendrée par l’organisme en présence d’un antigène dont elle neutralise l’effet toxique »). Et les labos de se précipiter sur les braves malades guéris pour leur soutirer leurs anticorps et les tester sur les malades. Des mois plus tard, on en verra les résultats.

Xenothera la nantaise, elle, a déjà synthétisé ces anticorps. Inutile de réunir des « guéris » dont on ne sait pas même s’ils/elles ont été vraiment contaminé/es ! Il lui suffirait désormais de mener des essais cliniques sur des malades avant de produire en grande quantité l’anticorps (dénommé XAV-19) dont la non-toxicité a déjà été établie (lire le détail de ses arguments).

Or il lui faut 3 petits millions d’euros pour aboutir.

Que les autorités de santé ne lui octroient pas – pas encore. Voilà notre biotech, convaincue qu’elle tient une solution sans danger à grande échelle, amenée à chercher des mécènes, vous, moi, de fortunés donateurs/trices pour aboutir. Au nez et à la barbe des pontifiants « officiels ».

Face aux milliards engagés par nos gouvernants, 3 petits millions constitueraient presque une « mise pour voir » insignifiante. Et une somme misée, non pas sur un Tournesol isolé, non pas sur une biotech qui promet monts et merveilles sur un tableur Excel, mais sur une boîte qui tourne depuis cinq ans et dont les médicaments antirejet pour greffes sont déjà en usage… à l’étranger.

Alors, non, je ne connais pas Odile Duvaux, médecin, présidente de Xenothera. Et non, je n’ai jamais testé son anticorps déjà au point. Mais enfin, faut-il des mois d’enquête pour comprendre que cette biotech, reconnue dans son écosystème, validée par l’Atlanpole nantais, pôle de compétitivité de la région Pays de la Loire, vaut la peine qu’on « paie pour voir » ? Puisque le virus joue au poker menteur avec nous, abattons nos atouts réels !

Olivier Magnan
rédacteur en chef

PS : Odile Duvaux a d’ores et déjà décidé de verser l’argent généré par XAV-2 le jour où il sera produit car reconnu à la recherche. Le site de souscription.

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