Inflation par les coûts : la vie d’après sera plus chère

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Les prix augmentent sérieusement. Qui pensera à les réduire après la « crise » ?

Olivier Magnan, rédacteur en chef

« L’augmentation des prix doit rester raisonnable, sinon je veillerai à prendre des sanctions. » Bruno Le Maire, qui connaît le prix d’un concombre « parce qu’[il] fait ses courses comme tout le monde », a constaté que le légume est passé de 0,45 euro à 0,90. Énorme ! Les raisons, tout le monde les liste : saisonnalité, achats de proximité dans des commerces toujours plus chers que les grandes surfaces, fin des promotions de toutes sortes, pénuries, transports (+ 30 %), origine France… L’UFC Que choisir a chiffré à 9 % en moyenne l’augmentation en un mois des fruits et légumes, avec une explosion du bio, ce qui se révèle tout bonnement abusif. Un panier moyen a bondi de 89 %, compte tenu bien sûr du réflexe qui consiste à augmenter les quantités « par précaution », là encore un chiffre qui ne soulève pas l’indignation. Autrement dit, tous les intermédiaires se sont offert un (gros) coup de pouce, grandes surfaces comprises – l’argument de l’épicier du coin plus cher chez lequel les Français/es seraient obligés de se rendre relève du doigt mouillé, personne n’interdit aux acheteurs de se rendre dans les supermarchés. À l’évidence, le critère du « raisonnable » cher au ministre de l’Économie se montre extensible. Du reste, comment pourrait-il « sanctionner », sur quels critères, et qui ? Producteurs, intermédiaires, transporteurs ? Et quand ?

Au moment où les experts de l’Échangeur BNP Paribas Personal Finance et du Cetelem démontrent que l’après-pandémie se traduira par le « triomphe du local », un modèle déjà fortement tendance qui remet en cause le libre-échange à échelle planétaire, il existe de fortes probabilités pour que l’alimentation en France conserve cette hausse des prix toute crise bue, gros yeux de ministre ou pas. Justifiée ou pas, surtout si la main-d’œuvre sous-payée revient en force dans les exploitations.

Olivier Magnan, rédacteur en chef

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité