Dans ces pays, la covid-19 se conjugue au passé…

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L’étonnante disparité d’effets d’un virus encore bien mal cerné.

Le bout du tunnel ? Alors que la pandémie de covid-19 sévit sur le globe depuis au moins décembre 2019, que le nombre de contaminations s’élève à 5,4 millions pour 340 000 décès enregistrés, près de 50 pays ont d’ores et déjà décrété que le Sars-CoV-2 n’était plus à l’ordre du jour.

 En Nouvelle-Zélande, l’effet Jacinda Ardern ?
« Nous avons gagné cette bataille ». La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern (photo), n’a pas hésité à crier victoire contre le coronavirus, fin avril. Pour celle qui est devenue, disons-le, très populaire, grâce à sa politique de gestion de crise terriblement efficace, incarnée sous le signe du « frapper vite et fort »il aura fallu un confinement de cinq semaines seulement, la fermeture des frontières, l’obligation de rester chez soi et la suspension des activités de tous les commerces et services jugés non essentiels. Puis les restrictions se sont peu à peu adoucies. S’il est toujours difficile d’affirmer que la pandémie est officiellement reléguée au passé dans le pays, force est de constater que la situation a été relativement bien maîtrisée.

En comptabilisant 21 morts sur leur sol, les Néo-Zélandais ont fait figure d’exemple tout au long de cette crise. Un déconfinement prudent, graduel, c’est le cas notamment des compétitions sportives qui reprennent, sur un mode aménagé : le 13 juin prochain verra le lancement d’une version locale du championnat international de SuperRubgy, avec comme participants les cinq meilleures équipes néo-zélandaises. Depuis quelques jours, les bars ont rouvert, où l’on est prié de respecter la distance physique.

En Slovénie et au Portugal, on sauve la saison touristique
En Slovénie, l’heure est à l’optimisme. Vendredi 15 mai, le gouvernement de ce petit pays frontalier de l’Italie a officiellement annoncé être sorti de la crise sanitaire de Sars-CoV-2. Pour le Premier ministre, Janez Jansa, « aujourd’hui, la Slovénie a la meilleure situation clinique en Europe, ce qui nous permet de mettre fin à l’état épidémique ». Une décision qui autorise la réouverture des frontières pour tous les citoyens de l’Union européenne. Idem pour les centres commerciaux et hôtels de moins de 30 lits.

Au Portugal, tout est organisé de façon que le tourisme reprenne. Au nom de ses 3 000 heures d’ensoleillement par an et de ses 850 kilomètres de littoral, le secteur touristique se présente sans surprise comme un géant en termes de créations d’emplois. Pour rappel, en 2017, le tourisme représentait quasiment 10 % de la population active (données Instituto Nacional de Estatística). C’est dans cette perspective que le pays se prépare au retour des touristes, un soulagement pour le ministre des Affaires étrangères : « Le système de santé du Portugal réagit bien et c’est très important pour nous d’être capables d’accueillir du monde. » Les terres portugaises ont entamé leur déconfinement depuis le 2 mai et lèvent progressivement les contraintes. Commerces, bars, restaurants, peuvent rouvrir, les vols en direction et provenance de l’Union européenne sont toutefois encore suspendus jusqu’au 15 juin, un délai qui sera propice à la mise en place de l’accueil des touristes. Le gouvernement portugais évoque déjà une signalétique du vert au rouge en fonction de l’occupation des plages, une distanciation sera également en vigueur, mais la volonté de débuter comme habituellement la saison touristique est bien là. Ces mesures ont été décidées en raison notamment du respect d’une donnée essentielle en vue d’apprécier la circulation du virus sur le territoire : les nouveaux cas de contaminations. Depuis le début du déconfinement, l’objectif maximal toléré de 300 nouveaux cas par jour n’a jamais été atteint. Une aubaine pour le pays des Œillets.

À Taïwan et en Tanzanie, on autorise sports et fêtes
L’île aux 23 millions d’habitants enregistre un bilan plutôt léger. Avec un peu plus de 440 cas confirmés et seulement 7 décès, le pays qui n’a pourtant pas connu le confinement, contrairement à son voisin chinois, dresse à cette heure un bilan de gestion de crise réussi. Un succès qui a plaidé en faveur de l’arrêt partiel du huis clos imposé aux rencontres sportives professionnelles de la ligue nationale de baseball. Il s’agissait là de la première levée de restrictions, ce qui révèle d’ailleurs le poids majeur du baseball dans le pays.

Gare toutefois à l’excès de confiance. En Tanzanie, par exemple, le président, John Magufuli, a annoncé que l’épidémie de covid-19 était en net recul, aucun nouveau cas n’a été relevé par les autorités sanitaires du pays depuis un mois, et un bilan d’environ 500 contaminations pour 21 décès répertoriés relève du supportable. Mais en parallèle, le discours du gouverneur de Dar es Salaam, la plus grande ville du pays, a quelque peu semé le trouble au sein même de la population tanzanienne. Paul Makonda, c’est son nom, s’est exprimé juste avant la fête du Ramadan et a encouragé ses compatriotes à sortir dans la rue fêter la fin de la pandémie. C’est ce qu’on appelle une communication osée.

Geoffrey Wetzel

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