Formations : les pistes, les coûts, les buts

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Tous les nouveaux patrons de franchise n’ont pas passé leur vie à manager. Beaucoup ignorent la gestion d’une entreprise. La quasi-totalité des nouveaux franchisés n’avaient aucune notion des règles de leurs contrats. Quant à maîtriser les secrets du running ou tout savoir de l’art de changer les parebrises, ce n’est pas donné à tous les candidats à l’indépendance. Il leur faut donc… se former. Comment ? Et où ?

Les formations au modèle et aux caractéristiques de la franchise sont autant de réducteurs de risques pour qui veut se lancer. Du côté du futur franchisé, ça semble une évidence. Mais un franchiseur lui aussi dispose de formations.

Boris Flèche, responsable formation à l’Académie de la franchise, un organe de la Fédération française de la franchise dédié à la formation, donne le ton : « Devenir franchisé ou franchiseur, c’est apprendre un nouveau métier. On n’arrête pas l’ancien, on cumule les deux. La franchise ne laisse pas de place à l’amateurisme. » Secteur attractif mais secteur cruel, comme le rappelle Michel Kahn, président de l’Iref : « Environ 160 nouveaux concepts irriguent le marché chaque année, en moins de trois ans il en restera 17, et en moins de cinq ans il en restera neuf. » Autant dire qu’il vaut mieux être bien préparé.

Contrat de franchise oblige, tout nouveau franchisé bénéficie, de la part de son franchiseur, d’une formation initiale pour lancer son activité, qui varie selon les réseaux. Une formation continue sous forme de mises à niveau ponctuelles s’ajoute à la panoplie du franchisé.
Du côté des franchiseurs, on ne s’improvise pas non plus tête de réseau. Tour d’horizon des solutions de formations accessibles aux futurs franchisés et futurs franchiseurs.

Environ 160 nouveaux concepts irriguent le marché chaque année, en moins de trois ans il en restera dix-sept, en moins de cinq ans, neuf.

Retour à l’université

L’importance économique du commerce organisé justifie une formation universitaire ouverte aux étudiants. Parmi les possibilités qui s’offrent à qui veut se préparer à une carrière dans la franchise, les formations diplômantes se multiplient.
Outre le BTS Management des unités commerciales ou les DUT Gestion des entreprises, on dénombre en France pas moins de cinq masters dédiés à la franchise. L’université de Rennes 1 délivre depuis 2008 un master 2 (en alternance) Management des réseaux de franchise. L’université de Haute-Alsace Colmar propose un master 2 marketing, Management de la franchise. Créés plus récemment, le master 2 Management des réseaux commerciaux et de la franchise de l’Ipag Business School Paris, le master 1&2 Animation et développement de réseaux d’enseignes de l’IAE Lyon School of Management et le master Management du commerce et de la distribution de l’université Jean Monnet de Saint-Étienne, complètent le quintet.

Ces diplômes préparent les étudiants à évoluer dans l’animation, la gestion et le développement d’un réseau de franchise, ils peuvent aussi mener à l’entrepreneuriat et au franchisage. Reste qu’il ne s’agit pas de formations consacrées à la découverte et à l’appréhension des métiers de franchiseur et de franchisé. Pour trouver des programmes de ce genre et se voir formé et informé par des spécialistes de la franchise, il faut se tourner vers les fédérations et instituts nationaux. En tête, l’Académie de la franchise et l’Iref (Institut de recherche et de formation de la franchise, devenu Fédération des réseaux européens de partenariat et de franchise).

La franchise, ça se prépare

La FFF, créée en 1971 et qui rassemble parmi ses adhérents 45 % des franchisés français, ainsi que l’Iref, créé en 1981, font de la formation à la franchise l’un de leurs chevaux de bataille.

Michel Kahn, créateur de l’Iref et aujourd’hui président de l’organisme, affirme, avec toute la modestie qu’on lui connaît, que « s’il y a un organisme qui peut parler de formation dans le monde de la franchise et du partenariat, c’est l’Iref ! »

À l’origine dispensée au travers des chambres de commerce et d’industrie sur l’ensemble du territoire, les formations proposées par l’Iref sont aujourd’hui individualisées selon la demande de l’aspirant franchisé/franchiseur. Michel Kahn : « Pour les candidats à la franchise, il s’agit d’un stage de validation d’un projet, pour évaluer s’ils ont la capacité de s’adapter au modèle. Notre objectif, c’est viser la réussite durable du franchisé et du franchiseur. »
Dans la pratique, il s’agit de fournir aux futurs franchisés et franchiseurs les clés de compréhension des forces et des contraintes du secteur, des étapes à franchir et des écueils à éviter. « Nous ne proposons pas de formations exclusivement basiques comme on peut en trouver partout aujourd’hui, sur le Net ou dans des livres, glisse le président de l’Iref, lui-même auteur d’un manuel de référence, nous proposons un suivi personnalisé selon le cas de chacun. » Pour le futur franchiseur, l’Iref confronte son concept et sa marque au modèle de la franchise. Valider l’idée créative, la pertinence du concept, la capacité de son porteur à développer un réseau, autant d’étapes incontournables. Les enjeux sont grands. Kahn : « Le futur franchiseur investit beaucoup d’argent et prend beaucoup de risques, il faut l’éclairer et lui faire prendre conscience des défis qui l’attendent. » La promesse de l’Iref « de former et d’informer les futurs franchiseurs et franchisés avant qu’ils n’intègrent un réseau » n’exige pas un investissement important : ces formations de professionnels varient de 700 à 2 500 euros, « selon les enjeux ». « La formation doit répondre à une démarche personnelle », dixit le président de l’Iref. Pour le détail au cas par cas, une seule solution, au vu de la discrétion des infos en ligne, contacter l’Institut.

Devenir franchisé ou franchiseur c’est apprendre un nouveau métier, on n’arrête pas l’ancien, on cumule les deux. La franchise ne laisse pas de place à l’amateurisme – Boris Flèche, responsable formation de l’Académie de la franchise.

Devenir franchiseur, ça se décide

L’Académie de la franchise, créée en 2009 par la FFF, offre, elle, deux formations au modèle de la franchise, l’une pour futurs franchisés, l’autre pour futurs franchiseurs. « Nous défendons le modèle de la franchise. Pour qu’il fonctionne, il faut des franchisés sérieux et compétents et des porteurs de projets les mieux informés possible, campe Boris Flèche. Nous répondons à un besoin de professionnalisation de la franchise. »

Devenir franchisé, s’intitule la formation qui annonce la couleur. Durant les sept heures de stage, les aspirants sont confrontés au modèle, à ses fondamentaux, son cadre juridique, ses coûts spécifiques… Un panorama complet de l’entreprenariat en franchise. Un résumé : « On forme vraiment sur le modèle, pour que les porteurs de projets soient bien préparés, c’est notre rôle en tant que fédération. » Promesse : donner aux futurs franchisés toutes les armes et informations nécessaires pour bien choisir leur réseau et entamer leur aventure. L’interaction entre pairs et avec les formateurs (les sessions réunissent une dizaine de participants), tient une place importante. « C’est aussi ce que l’on vient chercher, la richesse du partage d’expérience », rapporte le responsable de l’Académie. Un tout facturé 50 euros et disponible en e-learning. La richesse de cette formation, selon Boris Flèche, tient à la diversité des profils qu’elle accueille et son accès facilité.

Les futurs franchiseurs, que l’on croirait déjà armés, doivent au contraire se former sérieusement. Intitulé de cette formation spécifique : Créer et développer son réseau de franchise. La session consiste en une formation sur trois jours destinée principalement à des chef/fes d’entreprise qui envisagent de développer leur concept en franchise. En somme, des entrepreneurs qui découvrent le modèle. Une première journée pour les fondamentaux, puis deux pour aborder les moyens et les étapes à mettre en œuvre en tant que franchiseur. Le tout chapeauté par des formateurs spécialistes en création et développement de réseaux. Pour ce stage plus approfondi que son équivalent pour franchisé, il faut débourser quelque 1 500 euros. Moyennant quoi, le participant répondra à une question existentielle : la franchise correspond-elle à mon objectif de développement ? La réponse est d’une certaine importance…

Adam Belghti Alaoui

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