Ultra segmentation de l'offre: A quand l'abonnement pour uniquement faire des pompes en indoor?
Ultra segmentation de l'offre: A quand l'abonnement pour uniquement faire des pompes en indoor?

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Miroir, mon beau miroir,…

Coiffure, éducation, alimentaire, salles de sport… Les Français prennent soin d’eux. Une aubaine pour un secteur dynamique qui ne cesse de se réinventer.

Esthétique : au poil !

Avec 155 réseaux identifiés par la Fédération Française de la Franchise en 2015 (+3 par rapport à 2014) pour 6519 franchisés (en très légère baisse par rapport à l’année précédente), le secteur, large, de l’esthétique et de la coiffure a connu un fléchissement de son chiffres d’affaires à 1,81 Md€, soit -4,5% sur un an. Un marché traditionnellement dynamisé par des concepts qui demandent des investissements peu importants où les lignes semblent avoir légèrement bougé ces derniers mois, comme en témoignaient les professionnels présents lors du Salon de la Franchise en mars dernier. Ce secteur hétérogène a en effet vu les salons de coiffure (Des Beauty Bubble aux Coiff & Co en passant par Atmosphair, Dessange, Provost, David, Tchip…) terminer leur exercice 2015 sur une stagnation des créations, alors que, dans le même temps, la parfumerie autour des Nocibé, Marionnaud, Beauty Success, Sephora a continué de progresser en nombre d’ouvertures, d’ailleurs tout comme les enseignes de cosmétiques Passion Beauté (10 ouvertures en 2015) et, évidemment, Yves Rocher qui ouvre une vingtaine de magasins chaque année et l’Occitane qui poursuit lui aussi son maillage. En parallèle, les nails bars, tels que L’Onglerie, arrivés sur le marché sur le bout des ongles il y a trois ans, ont vu leur développement logiquement ralentir pour ce qui constitue sans doute un palier pour l’activité. En fait, le secteur est encore rendu dynamique par les centres de soins aux concepts parfaitement calibrés – Body Minute et Esthetic Center en tête, qui -dans un contexte de prudence économique- voient tout de même leurs clients prendre du temps pour eux. Un refuge bien être qui sourit aussi, autour de concepts plus onéreux en investissements et plus haut de gamme, aux centres d’épilation 2.0, sous l’impulsion notamment des DepilTech et Radical Epil.

L’impact du manger mieux

Sans doute à l’opposé des méthodes qui ont fait beaucoup parler d’elles ces dernières années, de Weight Watchers à Dukan, la tendance forte est à l’accompagnement pour éviter l’effet yo-yo. Du sport, oui, mais pas seulement. Du bien manger, oui, mais pas que. Les acteurs, autour des centres d’amincissement, sont nombreux sur le marché. Quelques-uns pourtant tirent particulièrement bien leur épingle du jeu. C’est précisément là que l’on retrouve Fitness Boutique pour les sportifs accros aux protéines mais aussi Naturhouse, un expert en rééducation alimentaire leader européen en la matière qui revendiquait plus de 510 unités en Franchise en fin d’année passée et prévoyait 60 nouvelles ouvertures sur 2016, alors que ses concurrents Dietplus et BodySano sont aussi en plein développement. Un concept surtout destiné aux femmes, autour d’une double offre services (coaching) – produits (vente de compléments alimentaires) qui séduit.

Salles de sport, à la recherche du concept juste

Ouvertes 7j/7, parfois 24h/24, réservées aux femmes, low cost ou volontairement haut de gamme, aquabiking, surf assumé sur la vague urbaine du crossfit, voire spécialisation autour du yoga, du pilates, avec ou sans cours collectifs… L’offre autour des salles de sport est hyper segmentée. Ce marché estimé à 2,5 Mds€, auquel les experts augurent encore volontiers une croissance de 4 à 5% en raison notamment d’un message autour du manger-bouger et d’une prise de conscience des Français autour de la santé et du bien être. Autre facteur, le marché hexagonal est historiquement en retard par rapport à ses voisins allemands, britanniques et mêmes italiens et ne cesse de s’étoffer pour des publics cibles de mieux en mieux identifiés. Derrière le pionnier, Moving, le choix de niche a aussi vu certains, sur fond de guerre des prix d’appel, se perdre en chemin (Lady Moving). L’aquabiking, très en vue il y a deux ans, n’a pas complètement trouvé son public, mais les acteurs de ce segment sont chaque année toujours plus nombreux.

Une douzaine de réseaux se dégage malgré le leadership de L’Orange Bleue – mon coach fitness, avec plus de 250 implantations. Ce dernier doit donc faire face à la concurrence de Moving, Amazonia et Giga Gym (du même groupe Nextalia), de Keep Cool, Curves, Magic Forme, Crossfit Box, Freeness, L’Appart Fitness, Fitness Park, dans un environnement où cohabitent les Vitabike, Waterbike, Swimcenter et autre Envido, pour des clients qui montrent une vraie saisonnalité (résolutions de la rentrée de septembre… qui basculent à nouveau après la nouvelle année, et encore à l’approche de l’été). Un marché où le turnover de la clientèle est également très important; turnover renforcé aussi par le manque d’équipements sportifs dans les grandes agglomérations où la franchise apporte ses standards et une communication souvent agressive.

Olivier Remy

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